Le 27 avril 2010 s’est tenue à Dax, la première réunion de coopération bois/papier- carton des syndicats chimie énergie Adour Pyrénées et construction bois Landes. En 2009, la rencontre des équipes de ces deux syndicats appartenant au même groupe Gascogne avait été l’occasion de mettre en place des échanges et un réseau de militants sur les négociations en cours dans l’entreprise.
Aujourd’hui le contexte a largement évolué. Les ravages de la tempête Klaus en 2009 ajoutés à ceux de celle de 1999, la crise économique et industrielle de 2009 sont autant d’arguments supplémentaires pour organiser cette coopération sur la filière bois/papier-carton. Pour l’occasion, étaient présents les syndicats chimie énergie Adour Pyrénées et construction bois Landes en lien avec l’Union départementale des Landes et donc l’Union régionale interprofessionnelle Aquitaine, ainsi que la fédération chimie énergie.
L’objectif de cette coopération est double. D’une part, associer l’ensemble des structures professionnelles CFDT d’une filière de produit et interprofessionnelles sur un territoire et/ou un bassin d’emploi, cela devra permettre de renforcer le réseau de militants et partager les connaissances et expériences. D’autre part, l’objectif est de parvenir à construire des positionnements et revendications à l’échelle d’une filière, en partant de la gestion de la forêt landaise jusqu’aux enjeux européens du marché du papier avec ses acteurs industriels internationaux.
A l’occasion de cette première réunion, le débat a rapidement mis en évidence notre dénominateur commun : la forêt landaise et la gestion de la ressource, le bois.
Depuis plusieurs années, la CFDT du groupe Gascogne défend la conservation de l’activité forestière dans le groupe car l’enjeu, pour un industriel papetier, de disposer d’une filière produit entièrement intégrée est fort.
Et ceci pour plusieurs raisons… Environ 90 % de la surface de la forêt est détenue par de petits propriétaires disséminés, plutôt âgés. Or après les tempêtes de 1999 et de 2009, nombreux sont ces propriétaires qui ne veulent plus poursuivre l’activité d‘exploitation forestière, ou ne vont pas replanter de pins et utiliser d’autres essences.
En parallèle, le bois-papier est de plus en plus exposé à la concurrence avec le bois-énergie. En effet, si la production d’électricité par la biomasse constitue une piste de développement intéressante, elle entrainera une augmentation du prix du bois et mobilisera de grandes quantités de biomasse ligneuse … De plus, l’augmentation de l’utilisation du bois dans l’habitat et le retour à l’équilibre des prix entre le bois landais et le bois étranger sur le marché du gros œuvre va accentuer encore le déficit en bois. Ainsi, l’industrie papetière sera à moyen terme confrontée à une raréfaction et à l’envolée des prix de sa matière première.
Pour le territoire également les enjeux sont forts. Avec ses 1,8 millions d’hectares, la surface forestière d’Aquitaine représente 12 % du territoire national boisé, et 44 % du territoire total régional. Il s’agit de la première région forestière et productrice de bois en France.
Tant pour le département des Landes que pour la région Aquitaine, la forêt landaise et son entretien (notamment la gestion de la sécurité incendie) est un facteur de développement et d’emploi non négligeable pour le tourisme qu’elle génère.
Pour la CFDT, les premières pistes de travail identifiées s’articulent autour de quatre grands axes :
– Favoriser la démarche de développement durable adoptée par les industriels de la filière bois en s’appuyant sur la certification des forêts avec l’objectif d’une exploitation raisonnée et durable
– Agir dans les entreprises et défendre les investissements à long terme pour des produits à forte valeur ajoutée et non pour des augmentations de capacité et de volume
– Revendiquer de véritables politiques de formation pour les nouveaux embauchés d’une part mais pour l’ensemble des salariés de la filière bois-papier d’autre part en développant une Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences territoriale
– Soutenir la Recherche et Développement, ainsi que l’innovation notamment au travers du pôle de compétitivité Xylofutur pour les produits issus des fibres et de la chimie verte.
Rendez-vous a d’ores et déjà été pris pour une prochaine réunion au second semestre afin de poursuivre le travail et affiner le projet CFDT territorial et professionnel. .